mercredi 27 novembre 2019

Novembre 2019 le démontage du moteur







Où l'on verra le démontage du moteur.

Je me souviens que sur le premier p50, j'avais restauré la partie cycle sans toucher au moteur. Un déménagement avait certes repoussé l'opération, mais je ne "sentais" pas du tout ce petit moulin miniature. La lecture des différentes expériences de ceux qui y touchaient ne me rassurait pas davantage. L'idée de trouver à l'intérieur plusieurs chaînes, des soupapes minuscules, un piston riquiqui et seul de surcroît, me faisait un peu reculer. Le moteur posé sous l'établi attendait sagement des jours meilleurs...
Ces jours sont arrivés début 2019 lorsque j'ai acheté les deux p50 de cette histoire. Là j'ai pu m'attaquer au moteur puisque j'avais un modèle, en cas !
Il se trouve que cette mécanique ne fut pas compliquée à rénover, l'intérieur est tout mignon, il me fait penser à une maison de poupée. Si l'ouverture des carters a été ennuyeuse, le reste fut plaisant à faire et ce, d'autant plus que cette mécanique est parfaitement conçue et très bien montée.


Attaquons nous à celui-ci car n'oublions pas que l'objectif est de rénover le moteur avant la partie cycle. Le premier coup d'oeil montre un moteur crade, mais crade...



L'objectif premier sera donc de le nettoyer, toutefois ce mélange de glaise cambouis risque fort d'être une prise de tête. Quels produits utiliser pour ne pas souffrir des allergies que me donne l'essence et pour ne pas avoir un coût trop élevé en bombes diverses et variées ?
La question est posée sur "mon" forum et les réponses tombent. Il en ressort deux : le trempage dans du gazole ou dans de l'huile.
N'ayant pas de gazole en vrac ce sera de l'huile, pour voir.
La petit couvercle de culbuteurs (qui supporte aussi le décompresseur) est mis à tremper dans une huile de vidange pas sale.
Après 24 h le voici sorti de pot, pas parfait mais bien dégrossi. A noter que je ne l'avais même pas gratté pour tester justement.


Il passe une nuit dans l'essence et le résultat est impeccable après brossage.


Je continuerai dans cette voie, mais après grattage du "plus gros" avant de mettre à tremper dans l'huile, l'objectif est de se passer de l'essence.
Il reste de quoi faire !


Nous démontons les mâchoires arrières et le levier de came. 
Deux photos pour mémoriser le montage.



Côté allumage nous débranchons les bobines après avoir ôté le volant magnétique. Elles restent en place car une vis est coincée, ça commence et ce n'est que le début d'une longue série...
On notera la propreté parfaite du feutre entre les bobines, preuve que ce moteur a peu tourné.



Nous allons enlever le couvre culasse, quatre vis le maintiennent. Pas une ne viendra au tournevis. 
Comme malheureusement tous mes embouts du tournevis à percussion sont hors service, il faudra les saisir à la pince étau pour les débloquer. Par chance elles sont toutes proéminentes.
Cette fois, ce cache sera gratté avant de tremper !



Dans ce petit boîtier se trouvent les culbuteurs tout mignons. 
Ils seront démontés afin d'être parfaitement nettoyés .


 

Une fois le cache enlevé, l'arbre à cames et les queues de soupapes dans leurs ressorts apparaissent devant nos yeux ébahis. Il va s'agir maintenant de démonter la culasse. L'arbre à cames n'est pas difficile à sortir en principe, quant aux soupapes c'est un jeu d'enfant !



Mais voilà, avant de démonter, il faut débloquer ce qui n'est pas une mince affaire. Je décide donc de débloquer tout ce qui est cruciforme avant d'aller plus loin.
Bien m'en a pris j'y passerai plus d'une heure et demie !
Il a fallu percer plusieurs vis et les extraire en les débloquant au pointeau car elles ne venaient même pas avec les extracteurs...
Voici trois exemplaires qui viennent juste de céder, évidemment ces vis sont irrécupérables.


Toutes les vis de tout le moteur étant débloquées, nous sommes prêts à ouvrir demain, mais auparavant il va falloir décoller les carters .

Nous voilà demain. Le moteur est en bouts ce soir, attention cher lecteur les photos sont prises dans un environnement gras et les premières pas trop nettes à cause de l'état de mes mains : je ne voulais pas salir l'appareil ! Ce moteur à l'intérieur faisait honneur à son aspect extérieur, aussi minable quoi. Alors pour les photos, sortir les gants chaque fois étant déjà bien fastidieux, je ne me suis pas attardé sur la beauté du fond. Il m'aura fallu environ trois heures pour finir, photos comprises. Hier j'avais oublié trois vis, bonne idée, j'ai autant bataillé que pour les autres...
C'est parti, on ouvre !

Le boîtier contenant les culbuteurs. Ensemble en bon état. 
Les culbuteurs sont bloqués sur l'axe par un circlip.




L'arbre à cames s'extrait en vissant une vis en bout de son axe et en tirant dessus, c'est tout. Il ne faudra pas oublier d'ôter un petit axe très visible qui le bloque.
Une fois l'act enlevé on voit mieux les ressorts de soupapes. Tout est miniature, c'est marrant !


Moins marrant l'état apparent des soupapes...
Elles sont à changer.


Le piston très sale s'avère être en bon état mais un segment est cassé. Il est logiquement en cote d'origine le moteur n'ayant pas été ouvert précédemment. Ce trou au milieu n'en est pas un, toutefois je n'ai pas le souvenir d'avoir vu ça sur l'autre p50. A vérifier.

Le cylindre quant à lui est parfait.







Une fois le piston démonté, il ne reste qu'à séparer les carters moteur.
A l'ouverture du carter contenant la pignonerie, on voit pas moins de quatre chaînes là-dedans.





Ci-dessous, le mécanisme d'embrayage. J'en profite pour vérifier l'état de la pièce de friction... et je ne vois rien du tout. Il me faut un modèle ou des photos d'une pièce neuve. 
J'ai ça en magasin, mais où ?
Le machin noir c'est une douille à créneaux indispensable pour démonter les gros écrous à créneaux sur nos anciennes. Celle-ci couvrant deux tailles vient de chez David Silver spares, en Angleterre.




 Le dernier engrenage en prise avec le vilebrequin. Il est à noter que toute cette cascade de pignons est simplement emboîtée, chacun bloquant son copain de dessous !


 Les pignons sont tous partis, il ne reste que le galet de distribution. Celui-ci restera en place, en effet il est riveté et le rivet spécial n'est plus disponible en pièce détachée. Plutôt que de risquer une belle galère lors du remontage et comme il est en bon état, on n'y touche pas !



Le patin de chaîne de distribution est en caoutchouc naturel semble t-il : il est neuf ! la chaîne en très bon état et les bobines comme neuves elles aussi. Les fils pas abîmés du tout, pas plus que le passe-fils intact.



Les grands carters moteur ouverts, très sales à l'intérieur. Le vilebrequin est comme tout le monde dans ce moteur : emboîté et tenant par empilage.



 Là le carter contenant l'allumage, le seul à être propre puisqu'il ne reçoit pas d'huile...


Le vilebrequins est désassemblé. sur la photo de gauche, on voit la bielle qui a une queue ! C'est une sorte de cuillère qui écope l'huile en tournant et l'expédie dans le reste du moteur. pas de pompe à huile ici et donc pas de risque de grippage du moment que l'huile ne manque pas.



L'axe de roue arrière (simplement emboîté évidemment) est enlevé ainsi que le petit levier de mise en position vélo.


Et pour finir le système de freinage démonté dès le début.



Nous en avons fini avec le démontage de ce moteur. Sur ces photos, avoir une vision d'ensemble n'est pas évident c'est certain. J'ai préféré ranger les éléments directement dans des poches et sachets plastiques afin de ne rien égarer. La visserie en cruciformes de 6 a été triée entre récupérable ou pas. Ceci me permettra de remplacer les vis par d'autres que j'ai en stock.

Le bilan de l'opération 

L'état de ce moteur est satisfaisant. 
Il n'a on dirait, jamais été ouvert sauf peut-être côté haut, encore que c'est loin d'être sûr.
Hormis un jeu de segments, des soupapes et un disque d'embrayage, il n'y a rien à changer. 
Je possède des joints neufs ainsi, quelques pièces d'avance et un autre moteur démonté en réserve. Toutefois, il doit me manquer les soupapes.
Le plus gros du travail sera le nettoyage des carters avant peinture. Celui des autres pièces sera également fastidieux, mais ensuite, en principe, remonter ce moteur est plus rapide que l'inverse... 

Lors de la phase de remontage, pour ceux qui le souhaitent les photos seront plus parlantes. Je m'attacherai à faire des plans des éléments par familles ou, si possible par planches de la parts-list.

A suivre pour la préparation des pièces.